lundi, mai 25, 2009

Pax Hominis : Nouvelles informations!

Sally Courtney de Pax Hominis, nous écrit. Elle confirme qu'elle chantait en duo avec Pierre Lamothe, épaulés sur disque par 4 musiciens qui n'ont toujours pas pu être identifiés. Reuben Reece, qui signe la musique du simple Martin Luther King, était aussi leur gérant. Ce simple, dont nous discutions dans un article de 2008, aurait d'ailleurs été traduit et acheminé (sans être enregistré) à la veuve de King. Celle-ci devait ultimement répondre par écrit au duo, lui témoignant sa joie de constater que les canadiens pouvaient soutenir le message de paix et de tolérance que clamait le défunt pasteur.

Depuis, un second courriel nous confirme que l'étiquette Astra (anc. Astro-Pop) était bien Montréalaise. Le simple Astra aurait d'ailleurs fait quelques vagues sur les trentièmes échelons des palmarès d'ici tout en faisant bonne figure entre Québec, Chicoutimi & Trois-Rivières. Lisez tous les détails plus bas, dans la version originale anglophone de ces correspondances.

Tiens, pendant qu'on revient sur ce 45 plutôt pacifiste, profitons-en pour souligner un anniversaire culturel, celui d'une prise de position légendaire ayant eu lieu à Montréal en 1969... Rappelez-vous.

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Robert Arcand - Fais l'amour et non la guerre / Rotation
(1969; Avril A4-113)


Le second simple de Robert Arcand pour l'étiquette Avril résonne à propos aujourd'hui, alors que les Montréalais célèbrent le 40e anniversaire du Bed-In de John Lennon & Yoko Ono tenu dans la suite 1742 de l'Hôtel Reine-Élizabeth. Véritable happening pour la paix aux dimensions internationales, c'est vers le lit du couple que convergeait à l'époque une horde de journalistes, chanteurs (Petula Clark, le Rabbin Abraham Feinberg) et gourous de tout acabit (Timothy Leary). Give Peace a chance, hymne par excellence pour la paix avant que Lennon pousse l'audace en signant l'indémodable Imagine en 1970, fut enregistré dans leur chambre pour rejoindre ensuite le monde entier... Arcand devait inévitablement en capter les vibrations.





La guitare de l'introduction annonce de grandes choses, mais elle s'efface quelque peu derrière le refrain, Fais l'amour et non la guerre, répété comme un mantra. Le tout introduit un chanteur en pleine confidence, émerveillé devant la figure d'un être envers qui la haine est impuissante, un messager de paix et d'amour à l'image de Jésus, Gandhi ou Martin Luther King. Arcand aurait-il trouvé son maître à penser en la personne de John Lennon? Si tel était le cas, il serait ironique que ce soit finalement sur l'air de Hey Jude (un titre de Paul) que s'articule son ode à la paix... La face B, Rotation, est d'un tout autre registre, définitivement smooth jazz avec des accents de bossa nova. Fan de library music, prenez note. Instrumentale, la mélodie séduit tout en contrastant avec la face A et plaira particulièrement aux fidèles lecteurs de Psyquébélique. Cet autre titre signé Yves Vincent pourrait n'avoir fait appel qu'aux musiciens de studio présents pour l'enregistrement, question de produire rapidement tout en profitant de la frénésie autour de l'événement généré par John & Yoko. Ce ne sont que des spéculations, mais si vous lisez ceci M. Arcand, faites nous signe, les doigts en V, qu'on en jase.




Sally Courtney, member of the duo Pax Hominis (wich we covered in a 2008 post) wrote back and helped shed some light on their recordings for the Astro-Pop / Astra label. She also provided the official band photo you see below and we thank her for these "new" facts!

(Courtney) It has been so many years. I have located some of my old friends but unfortunately non of the old group yet. We're trying to locate Pierre Lamothe (Willy) we used to say he was the nephew of Willy Lamothe for jokes. We had 4 back-up musicians.The group split end 70 due to personal reasons. When we started, Reuben Reece was our manager. Maurice Baril our teacher our producer our everything. Very talented man. He was at that time also training Julie Arel. The song Martin Luther King: after it was recorded, we had an english translation done (not recorded) and sent off to Mrs. Martin Luther King who had written back and was very happy that we canadians new and understood her husband. This letter was kept by our then manager. It is our original recording, done in Montreal. If my memory serves me correct in early 70'. I remember this record did very well outside of Montreal, Quebec City, Trois Rivieres, Chicoutimi, etc. but it never took off in Montreal charts (low 30's).

Since it's also the 40th anniversary of John & Yoko's Montreal Bed-In, I thought you might also enjoy a similar hymn for peace, courtesy of Robert Arcand. Mostly known for his great first single "Crac!", this second helping offers a more laid-back song about a newcomer, who cannot be destroyed by hate and who speaks of peace...and love. Fais l'amour et non la guerre (Make love not war) starts with great guitar work but shift to a mantra-like chorus repeating the title until a whispering Arcand begins to talk about a man he admires...without ever mentioning his name although you get the idea it's about Lennon. Oddly enough, the song moves foward a ripoff of the Hey Jude (Paul's song) chorus line. The B-side is another ball park: instrumental, soft jazz with some bossa nova moves. It was surely a fast move using only Yves Vincent's backing musicians for this title, released in a rush to capitalise on the Bed-In success. Leave a comment as you listen. Peace.

Téléchargez ce simple / Download this single

mardi, mai 19, 2009


Que faisiez-vous samedi soir...le 28 janvier 1967 ?

Moi, je n'étais pas encore conçu... Je prends toutefois plaisir à lire les actualités d'antant, parcourir les vieilles éditions de journaux dans les marchés aux puces et laisser défiler les microfiches de la Grande Bibliothèque, les yeux grands ouverts. Qu'il s'agisse des années soixante comme d'aujourd'hui, la scène montréalaise demeure l'une des plus foisonnante au Québec; les spectacles sont nombreux, les styles innombraux et faute de salles adéquates, on improvise (de la Casa Espanola à la Sala Rossa). En 1967, l'effervescence yéyé & garage était à son zénith; on en pinçait pour les groupes et la frénésie qui s'en suivait sur la piste de danse! À lire le Photo-Vedettes de février 1967, c'est toute une sélection -et un choix des plus déchirants!- qui s'adressait aux fervants de rock garage les samedis soir. Au programme: Les Sultans, les Merseys, les Canceliers, les 409 (!), les Mykels, les Hou-Lops, les Bel-Air, Les Sinners, Les Loups (!!), Les Atomes, les Trixies, les Doomed (!!!), les Talmud XIII et les Impôt-Cibles. C'est déjà étourdissant, non? Retenez ceci: la plupart était engagée pour une double-représentation ou un set en continue de 4 heures! Toute une soirée...avec les Sinners. On mentionne aussi les Napoléons et Eric (sans les Gamins) dans un encadré signé Claude Charron; serait-ce le même qui chantait sur étiquette Carrousel ou peut-être le politicien-en-devenir? Qui peut nous le confirmer? Félix & Mélo de Vente de Garage se réjouieront du lancement du fan-club officiel de Pierre Perpall, annoncé dans cette édition. Il vous en coûtera 50 sous...

On parlait des Impôt-Cibles... Lisez ce rare topo où ils nous promettaient deux nouveaux simples bilingues ainsi qu'un album en français d'ici Noël 1967; seul leur second 45 tours de 1967 sur Plaza se concrétisera.


Et comme on en a jamais assez des Dabsters, voici un dernier article tiré de l'édition du 7 janvier du Photo-Vedettes. Ils se disent admirateurs de Myles Clarke & The Imaginations; je ne connais pas ce groupe rythm n' blues, quelqu'un aurait plus d'informations? Bonne lecture!



lundi, mai 18, 2009



Modus Vivendi - Des siècles et des siècles / Vie
(1969; VOLT VT-2502)


On me demande souvent si le «PQ» du titre de ce blog réfère au Parti Québécois (non!) et je me contente d'expliquer qu'il s'agit plutôt d'un adjectif de chez-nous, référant à la Province de Québec et utilisé la plupart du temps pour marquer le caratère distinctif de notre culture. Bien que j'évite le plus souvent possible les débats politiques qui ne font que nous déchirer, je préfère d'avantage miser sur les différentes facettes de notre identité culturelle. Ainsi, à l'occasion de la Journée des Patriotes (19 mai 2009), je vous propose un 45 tours témoin d'une époque où la création artistique était intrinsèquement liée à la question politique.

Prenez par exemple l'unique (?) simple de l'obscure groupuscule Modus Vivendi (autrement dit s'accomoder d'une situation ou trouver un compromis) publié sur étiquette Volt. Les cinéphiles avertis reconnaîtront déjà l'auteur des deux titres de ce simple, Yves Trudel. Ce chanteur devenu comédien joua dans plusieurs films du réalisateur Pierre Falardeau (Le Party, 15 février 1839). Vous le replacez? Non? Le sympathique et farfelu personnage de Méo dans la trilogie des Elvis Gratton, c'est lui! Serait-ce le même qui chanterait cet hymne folk n' glauque du Québécois persécuté? Attendons sa confirmation... Avouons que le discours qu'il entretient envers les patrons anglophones le positionnerait bien dans l'entourage d'un jeune Falardeau. Un ouvrier opprimé crache de tout son joual à la gueule des Big Bosses, allant jusqu'à les juger persona non grata au Québec. Extrême le mec. Ce qui étonne, c'est le discours qui se construit sur un ton plutôt pastoral, avec l'orgue, quelques cordes et un accompagnement vocal à-la-Forestier. La laïcisation des moeurs n'était pas terminée qu'il fallait déjà passer à un autre combat. Sans être un clone de Charlebois, ce protest-folk ne manque pourtant pas de venin. La propos est franc, mais la prose moins inspirante...

Des fois, j't'en crisse contre tout'
Pour te dire mon Anglais: sac' ton camp ou parle français.

Parce qu'icitte moé chu chez-nous.

Tu viendras pas me mettre dewors [sic]

Je sais que pour ça, on va m'enfermer.

Je sais que pour ça, on va me mettre à l'ombre.

De vous les Grands Boss, pis Monsieur l'Foreman

Qui me dit que la richesse, c'est péché.

Pour des siècles, et des siècles... Amen.


Loin de souscrire à une telle vision xénophobe, je ne peux m'empêcher de tracer un parallèle avec le triste défilé qui accompagne cette journée. Rassurez-vous, je ne dis pas que les Patriotes sont xénophobes et respecte la plupart de leur idéaux, mais comme chez Trudel, je trouve que le ton de leurs discours sonne déphasé, vieux-jeu. Contemporisez-vous, qu'ils disaient...

La face B, Vie, est éthérée et manque sérieusement de tonus; on est loin de témoigner de la même épiphanie que Trudel. La qualité de la numérisation laisse à désirer, mais dans ce cas, ce qui importe, c'est essentiellement de l'écouter lors de votre... journée de congé. Bonne Journée des Patriotes!




samedi, mai 16, 2009






The Melody Makers - The Melody Makers

(1963; Plaza PL-3301)


Le parcours de ce jeune trio montréalais est tout à fait fascinant. Dès 1958, le groupe prend forme autour des frères Roberto et Danny Orsini (guitares & voix) et de Robert Perron (batterie); les trois sont respectivement âgés de 8, 9 et 12 ans! Malgré leur jeune âge, le groupe effectue ses débuts sur scène au Orsini Hall (propriété de leur oncle) et au Lion's Club avant de capter l'attention du promoteur Ed Supple. Il les inscrira au programme de son éclectique Revue Métropolitaine à la fin des années 50 où ils se tailleront une place parmi des danseurs, magiciens, contorsionistes et autres ventriloques. Le groupe effectuera ainsi une tournée effreinée des salles de danse, réunions de Chevaliers de Colomb, cliniques de dons sanguins au profit de la Croix Rouge, clubs de vétérans, hôpitaux (certains psychiatriques) et prisons de la région montréalaise.

Après leur première télédiffusion à Sherbrooke (Paul Lemire Show; CHLT), ils furent invités à se produire aux États-Unis. Les Melody Makers se produisirent à Burlington (Vermont) au Mike Stevens Show (WCAX), à Plattsburg (New York) au Lazy L Ranch (WPTL) et finalement au parc thématique western Frontier Town de North Hudson (New York). Ils auraient ainsi cumulés près de 400 spectacles à leurs 5 premières années! Incroyable! Leur tenacité serait ultimement récompensée en 1963 alors que le producteur Tony Choma les remarquerait. Il dépistait déjà de nouveaux talents afin de lancer son propre label, Plaza, et c'est à ces jeunes gens qu'il confierait sur le champs, le rôle d'ouvrir le bal. Choma semblait convaincu, non? Vous le serez aussi. Si vous possédez une copie du disque, les chances sont qu'ils fut acheté à l'un de leurs spectacles; bien que 5000 copies furent vendues en tout, l'album demeure aujourd'hui difficile à retracer.




Sans être un album live proprement dit, le jeu frénétique des musiciens jumelé de l'absence d'un bassiste couplé d'une production franchement minimale laisse place à plusieurs petits écarts ça et là, mais il en faudrait plus pour ralentir les Melody Makers. Tous les éléments d'un spectacle du groupe sont réunis. Le ruban tourne et on canne les titres en vitesse, sans regarder en arrière question de ne pas nuire à la spontanétié. Si vous recherchiez le son teenbeat, cru et sans réserve des meilleurs planchers de danse en 63, vous ne pouviez trouver mieux! Les studios Stereo Sound (sur Côte-de-Liesse) ont toutefois produit des albums au son plus riche, mais audiblement ce qui importe ici, c'est l'énergie débridée du trio pendant leur unique séance d'enregistrement de 8 heures. Des 10 titres enregistrés, 4 sont des compositions originales des frères Orsini; du lot, seuls deux titres sont chantés (Five Foot Two & Mama's Twist). Aucun 45 tours ne fut extrait du microsillon - étonnant! Le répertoire du groupe s'oriente vers les boogies instrumentaux pimentés de rockabilly comme en témoignent la reprise saccadée des Ventures (Walk, Don't Run) et les versions slow rock de hits calypso tels Yellow Bird de Norman Luboff ou My Shawl de Cugat. De ces titres instrumentaux, on retiendra surtout les compositions originales du groupe comme l'approximative Leo's Twist, titrée en l'honneur d'un ex-prisonnier enthousiaste qui avait assisté au spectacle du groupe alors qu'il séjournait au centre correctionnel Saint-Vincent-de-Paul. Hell Boogie démarre en douceur avant de sérieusement accentuer la cadence vers 0m50s. Tassez-vous d'là! Après une face A entièrement dédiée à des instrumentaux disons «de rigueur» pour un tel groupe, Hell Boogie (quel titre!) introduit un segment plus déglingué en face B. Ça déménage!

Les deux titres chantés se distinguent du reste de l'album. Les voix prébubères des frères Orsini sont perchées hautes, très hautes, et leur rendu en lpeine poussée hormonale ne montre aucun signe de ralentissement alors que chaque musicien fait de son mieux pour ratrapper le reste du groupe. Bien qu'elle sonne tout à fait contemporaine sur cet album, l'indémodable chanson Five Foot Two avait déjà été un hit pour de nombreux artistes depuis que Ray Henderson l'avait composé en...1925! Souvent interpété au yukulele, ce titre nouvellement énergisé casse la barraque après un lente introduction. Vous vous surprendrez à siffler l'air des jours durant... Mama's Twist pousse plus loin l'audace. Tassez les meubles avant d'entamer cette pièce qui n'a rien d'un twist, le fruit d'un jam improvisé! Un véritable concentré de tout ce qui charme chez ce groupe: le jeu est lousse et frénétique, les paroles sont minces mais ô-combien rock n' roll (les woo-hoos chahutés par Perron n'ont rien à envier au hit des 5-6-7-8), les aiguilles sont dans le rouge!


Malgré le départ de Robert Perron en 1964 et une succession de remplaçants (Lou Peddy, Bobby Martino), Les Melody Makers continuèrent leur série de spectacles jusqu'en 1967, misant progressivement sur des performances dans des nightclubs jazz de la métropole, sans néliger un gig dans un mariage ou une allée de bowling au passage. Alex Taylor publia il y a quelques temps un article témoignant de sa rencontre avec Danny et Roberto Orsini; cette critique se réfère d'ailleurs à de nombreux passages issus de cette rencontre privilégiée et je tiens à souligner l'excellente recherche de Alex. Lisez son article ici. Je tiens aussi à remercier Mimi la Twisteuse du blog À la Carte qui avait présenté récemment d'inspirantes trouvailles teenbeat ou kiddie-rock. Laissez votre commentaire après écoute.





Téléchargez l'album complet / Download the complete LP:

The Melody Makers - The Melody Makers (1963; PLAZA PL-3301)

samedi, mai 02, 2009


Il était une fois...les Boîtes à Chansons

J'ai assisté le 16 avril dernier à l'une des rares représentations que donneront simultanément les chansonniers Claude Gauthier, Pierre Létourneau, Pierre Calvé & Jean-Guy Moreau. Robert Charlebois, lui-même souvent accusé d'avoir enterré l'époque des Boîtes à Chanson, eut l'idée de réunir ces quatre auteurs-compositeurs pour rendre hommage à la scène folk intimiste Québécoise au tournant des années 50. Il ne chanterait pas, mais superviserait la mise en scène du spectacle et confierait à ses fils la première partie (Jérôme Charlebois; timide, charmant et bref) et le buffet qui précédait la soirée (son autre fils est traîteur). À ce sujet, la formule souper-spectacle, bien que conforme à certains cabarets des années 60, révélait malgré tout la clientèle-cible de cette production; ma copine et moi étions parmi les rares spectateurs de moins de 60 ans. Qu'à cela ne tienne! Nous découvririons bientôt que nos chansonniers et leurs oeuvres vieillisent tous à merveille. 4 Grands Crus!


Sur scène, des artéfacts rappelaient l'ambiance à-la-va-comme-j'te-pousse des cabarets improvisés de la Boîte à Clémence jusqu'à la Butte à Mathieu, ceux-là mêmes qu'animaient les Bozos et les nombreux enfants illégitimes de Félix. Après quelques imitations de rigueur de Moreau, un Gauthier percutant d'émotion entrepris son tour de chant valsant entre les premiers titres écrits et de nouvelles compositions. Suivant: Calvé, solide et grave, qui sait rapidement s'imposer par le ton plus fidèle à l'époque concernée. Je dois confesser que des 4 performeurs, c'est celui que je connaissais le moins. Le reste du public, lui, n'avait pas oublié ses hits. Les gens semblaient d'ailleurs stoïcs et comblés à la fois lorsqu'il raconta la genèse d'un titre qui serait repris par Charlebois en 1973, Vivre en ce pays.



J'attendais particulièrement l'arrivée de Létourneau, ayant une préférence pour ses hits depuis mon enfance. Lui qui possédait un riche catalogue déjà dans les années 60, je me demandais s'il puiserait essentiellement dans ses premiers albums. Mais, non... Il en fit bien un en rappel de son premier spectacle en...1961. Toutefois, il choisit de bifurquer assez tôt sur ses chansons à succès (Maurice Richard, Tous les jours de la semaine). Je ne m'en plains pas (le CH était encore dans les séries, alors l'hymne au Rocket était indiqué) et bien que sa performance fut honnête et délicate, on s'écartait à mon avis de l'essence des Boîtes à Chansons. Ils y étaient pourtant tous nés sur scène, on ne ressentait pas nécessairement un retour aux sources... Après tout, rien ne spécifiait d'avance qu'on se concentrerait sur la première époque des Boîtes à Chansons. Ironiquement, c'est lors des tours de chants en groupe que le thème était plus respecté. On salua pourtant avec raison l'apport des chansonnières (Desrochers, Julien, Forestier, Leyrac) et le contexte socio-historique dans lequel naquit la scène folk Québécoise; les personnages habituels mais imités avec brio par Moreau, Drapeau et Angélil particulièrement, ponctuaient les hommages aux différents confrères (Ferland, Félix, Vignault, même Brassens). Ainsi, plutôt que d'offrir un portrait historiquement fidèle à l'époque qui l'inspirait, le spectacle misa sur la rencontre sans prétention, sincère et émouvante de quatre auteurs-compositeurs heureux de retrouver leur public. Encore une fois, la question se pose: devant des spectateurs qui murmuraient toutes les paroles des tubes qui s'enchaînaient devant eux pour cette rare occasion, qu'en est-il de la reconnaissance de l'industrie aux travers des timides rééditions officielles de leurs nombreux lègues? En l'occurence, les mélomanes n'ont pas encore oubliés l'âge d'or des chansonniers... Et moi qui pensait entendre Moreau entonner la Chanson des Bums (thème de Terre des Bums; 1967), j'aurai néanmois eu droit à une charmante et mémorable soirée.

Aux rockers maintenant d'avoir leur tour de chant! Je regarde dans ta direction François Guy... Que dirais-tu de célébrer sur scène les 40 ans de Vox Populi avec tes comparses des Sinners? C'est la saison morte pour Charles P. Linton; téléphonez-vous! ; )




We witnessed on April 16th a rare glimpse of Quebec's early 60's folk scene as Robert Charlebois put together a show in honnor of this golden era of our Chanson. Backed by 2 talented musicians, Claude Gauthier, Pierre Calvé, Pierre Létourneau and fellow folkster/humorist Jean-Guy Moreau offered solid solo perrformances as well as looser efforts as a group. Minus the cigarettes smoke and a real treat of period pieces, the show neverthelss went back in time to capture the essence of Les Boîtes à Chansons (our own Night Owl or Café Wha? styled improvised folk spots). The voices of Gauthier (70) and Létourneau (71) show no sign of aging, always charming and intense. Calvé was dramatic and spot on as he sang «Vivre en ce pays» (To live in this country), a song he wrote for Charlebois in 1973. Moreau kept it funny between sets and did a pretty good Georges Brassens. That show gave a real intimist look at this period, everybody kept shut when Gauthier sang or cheered when Létourneau sang his hit «Maurice Richard» (the Habs were still afterall in the NHL series). All in all, a great night... that could have focused a bit more on the early titles (1958-1966) of these incredible songwriters.

Convention des collectionneurs et disquaires

Samedi le 25 avril dernier avait lieu au sous-sol de l'église Saint-Stanislas (Montréal) la plus récente des conventions bi-annuelles organisées par DreamBeat. L'événement réunissait des centaines de collectionneurs se disputant joyeusement les meilleurs aubaines, les disques les plus rares et les dérivés culturels les plus farfelus (une bouteille du Cabernet-Sauvignon Kiss This, quelqu'un?). En compagnie de mon ami et collectionneur émérite Gaétan B., j'ai profité de cette occasion pour enclencher mon ménage du printemps et vendre ce qui débordait de ma discothèque. Nous tenons d'ailleurs à remercier les amis-blogueurs et tous ceux qui sont passés nous dire bonjour à notre humble tablée. À propos, j'ai rencontré un charmant couple (?) d'animateurs-radio de CISM que j'aimerais bien retracer; si vous lisez ceci, écrivez-moi et rappelez-moi le titre de votre programme! Je tiens à vous écouter!




Cette convention donna aussi lieu à une rare rencontre alors que Lucien & Yvon Bonneville, aussi collectionneurs de rock 'n roll Québécois, passaient par là. La journée avait déjà bien démarrée avec des trouvailles de gros calibre (je tiens à remercier chaleureusement Michel Alario, Marc Lambert et Satan Bélanger pour leurs sélections littéralement extraordinaires), mais cette visite était la cerise sur mon sundae. Merci les gars!





Here's a quick walk through the latest Dreambeat Records Convention held in Montreal, April the 25th 2009. Twice a year, hundreds of collectors, records sellers and freaks of nature head for the event, again held in Saint-Stanislas's church basement on Plateau Mont-Royal. After diggin' and findin' some incredible deals throughout the matinee, we also had the pleasure of meeting tons of friendly people, specially Lucien & Yvon Bonneville (of Monsieur Jean fame; pictured above). Thanks to everyone who stopped by for a sweet deal!